Instagram, dépendance affective, hyperphagie mentale et capitalisme fou
Un matin j’ai eu un déclic : je vais supprimer mon compte Insta...
POURQUOI ES-TU SUR INSTA ?
Personnellement, j’y allais car :
Je suis des comptes “conseils” sur des thèmes qui m’intéressent : santé, parentalité, psychologie, écologie
Je scroll en espérant tomber sur LE post trop intéressant qui fera clic (spoiler en 10 ans sur Insta ça n’est jamais arrivé)
Je regarde des sketches d’humoristes ou des images d’inspiration
Le scroll me relaxe
Je suis mes “amis”
Je partage mon univers
UN TEST
Je compte reprendre ma vie pro en janvier 2025, après 2 ans sans travailler (Je crois ? 1 à 3 ans…) quel que soit mon business et mon business model : je fais de la création sur le web.
Pour tous un tas de raisons, qui mériterait un article entier, j’avais un peu le tract de reprendre ma vie professionnelle après l’avoir arrêté si longtemps.
J’ai donc eu l’inspiration de créer des posts, “gratuitement”, juste des petites illustrations ou des mantra un peu poétique sur le thème de l’hiver, que j’ai planifié à l’avance en novembre/décembre 2024, avec l’outil Business de Méta.
Si cela m’a remis le pied à l’étrier de ma créativité, j’ai aussi passé beaucoup plus de temps sur Instagram, à la base pour repartager en story mon post du jour, j’étais ensuite embarquée dans le scroll infini du réseau social.
Heureusement que c’était juste un petit projet test, je n’ose imaginer que ma vie pro dépende de ce réseau. Cela serait clairement la fin de ma santé mentale.
Voilà pourquoi :
NEFASTE
Un matin j’ai eu un déclic : je vais supprimer mon compte Insta.
Auparavant je percevais tout ce temps à scroller comme une relaxation.
Certes, si dans le fond, cela ne m’apportait rien de très constructif, cela m’offrait au moins un peu de détente mentale.
Je tombais sur du beau, de l’inspirant, que cela soit des plats, des intérieurs épurés des paysages ou encore la blague d’un humoriste.
Mais ce matin, lors d’un énième scroll, le côté toxique d’Instagram s’est vraiment révélé à moi.
Toutes les raisons pour lesquelles j’appréciais ce réseau m’ont paru tout à coup, se retourner contre moi, telle une sirène maléfique qui m’aurait attirée dans ses filets pour mieux me détruire ensuite. Et le mot n’est pas trop fort, lis la suite.
DES COMPTES CONSEILS, OUI MAIS…
Trop de conseils tue le conseil : ils deviennent impossible à implémenter et bien sur tous les comptes se contredisent entre eux.
Instagram et son scroll continue est une forme d’hyperphagie mentale, de l’hyperphagie du conseil.
Finalement si j’ai besoin d’un conseil précis, je peux faire une recherche Gg ou Gpt, regarder une vidéo YT, suivre une formation en ligne, lire ou consulter un pro.
Et prendre le temps de creuser, d’intégrer, de tester, d’implémenter et d’ajuster chaque conseil pour l’adapter à notre personnalité et notre vie, afin qu’il soit vraiment utile pour nous.
La c’est superficiel, non sourcés, non applicable, ultra culpabilisant et anxiogène.
DEPENDANCE
Ne devrions-nous pas être capable de définir ce qui est bon pour nous tout seul ?
Alors pourquoi cette impression d’avoir besoin d’une aide externe pour notre vie ?
Parfois c’est nécéssaire, d’ailleurs je vois une psy, et quand j’ai un soucis de santé je vais chez le médecin…
Mais la c’est comme… une forme de dépendance affective du conseils.
A un moment, prendre les infos c’est bien, mais il faut savoir soi même décider ce qui est juste pour soi-même, et ne pas externaliser ses pensées en permanence.
J’ai vu un post du genre “Si votre enfant utilise la tablette alors qu’il n’y a pas droit, mettez un code”. Genre on a vraiment besoin d’un post conseil pour pense à ça ? Le post était tourné en mode “UN vrai conseil de dingue”.
C’est juste un exemple, mais la plupart des posts sont aussi creux.
Comme si on devenait tous si débiles à ne pas savoir se faire confiance et faire preuve d’un minimum de créativité dans l’éducation de nos enfants et la façon de mener notre vie au quotidien en général.
A force de douter de soi et de déléguer chaque décision, la partie du cerveau associée doit se ramollir. Une perspective peu réjouissante pour notre vie future.
CHOQUER POUR VENDRE
Les “infos” partagées sont de plus en plus tranchées, pour attirer notre attention.
Les “pauvres” créateurs obligés de se rabaisser à cela pour espérer gagner quelques euros.
C’est vraiment le symptômes d’un capitalisme devenu fou.
Chaque influenceur veut prendre sa part du gâteau, telle une ménagère enragée un jour de soldes, et ne sait plus quoi dire ou faire de choquant pour parvenir à ses fins.
Insta me fait l’effet d’un furoncle purulent symptôme d’un système économique toxique.
MENDIER DES MIETTES ET DONNER DES MIETTES
Je suis quelques unes de mes amies sur ce réseau.
Quand j’aime un de leur post ou story j’ai l’impression de leur donner un peu d’amour et de reconnaissance.
Et quand elles aiment un post ou une story je suis contente.
Comme un chien à qui on donne un sucre.
“Bon po-post, c’est bien, la bonne fi-fille, voui ton t’aime, mais voui, brave bête.”
Nos relations amicales méritent tellement mieux !
UN JOB A PLEIN TEMPS
Je crois que je restais sur Insta car je me disais que, un jour, j’allais trier mes photos et avoir un beau feed.
Au final, je n’ai jamais trouvé le temps pour le faire.
Quand bien même je l’aurai fait, il aurait fallu ensuite suivre le rythme des publications.
Et heureusement pour moi, je vis plus de moments cool que je n’ai de temps pour en faire des posts.
Il aurait donc fallu synthétiser ma vie.
Oh la, ça commence a ressembler à un boulot à temps plein pour mendier des miettes donc.
Encore une fois, je mérite mieux, nous méritons mieux.
LA GRANDE FUITE
Telle une ex toxico, j’ouvre les yeux sur cette dépendance que je relativisais.
Moi qui me targue de vouloir affronter les problèmes, Instagram, le bien nommé, niveau fuite instantanée c’est le meilleur.
Je suis de mauvaise humeur car réveillée trop tôt, je scroll.
Et donc je ne me rendors pas.
Ma fille me demande trop de ressources, je scroll.
Et donc, je réponds encore moins à ses besoins.
J’angoisse un peu niveau pro, finances, relationnels, santé… bref la vie, je scroll.
Et mes problèmes pro, financiers, relationnels et de santé ne sont pas prêt de s’améliorer.
Pire ? Je me donnais justement bonne conscience : je suis des comptes qui donne des conseils de santé, etc. etc. Ahhh la drogue ça fait faire n’importe quoi !
Et le scroll c’est cela, une drogue.
ENCORE PIRE ?
Instagram est aussi non représentatif de la population.
Ce sont souvent des privilégiés qui créent du contenu.
Et en même temps une espèce de masse médiocre.
D’un côté un travailleurs à l’usine n’a pas le temps d’avoir un beau feed.
De l’autres les personnes qui ont une vie profondément riche, elles n’ont pas le temps, ni l’intérêt de développer un compte cohérent et alimenté régulièrement non plus.
DONC
C’est décidé, je vais supprimer mon compte Instagram.
MA VIE PRO ?
Ah oui si tu le sais pas, j’ai fait mes études dans la communication et ma carrière dans le webmarketing.
Je SAIS qu’on n’a pas besoin des réseaux pour casser Internet.
Mais à l’heure actuelle avoir une présence sur les réseaux est gage de crédibilité.
Moi qui suis entre deux projets à développer en 2025 cela m’aide décidément à voir celui qui est le plus aligné avec moi…
Ceci dit, peut-être que ma marque aura un Insta, avec des posts planifiés.
Mais je ne me connecterai pas sur mon téléphone et cela sera le service minimum.
1 post par semaine. Connexion pour répondre aux MP pro. BASTA.
RETOUR DANS LA VRAIE VIE !
Je n’ai jamais été aussi bien dans ma tête depuis que je fais mon analyse.
Je me rends compte des comportements toxiques pour moi et je change ma vie, doucement mes surement, supprimer mon Instagram en fait partit.
C’est rigolo car c’était justement un de mes posts Instagram “Je laisse partir pour mieux accueillir”.
Instagram va laisser de la place dans ma vie pour du meilleur.
Recréer un compte Facebook ?
C’est sur le tapis depuis un moment, histoire de garder une présence en ligne pour mes amis, je pourrais y poster mes photos une bonne fois pour toute et il est admis qu’on s’y connecte 2 fois par an.
Ecrire des lettres à ma cousine, ou des cartes postales à toute la famille
Bien sur privilégier les relations réelles, authentiques, avec ma famille, mes amies, ma fille avant tout. D’ailleurs je pense que je me suis aussi détachée d’Instagram car mes meilleurs moments sont avec ma fille, et je ne compte pas la mettre en photo sur Internet.
Exister dans la vraie vie tout simplement.
Plus de temps pour prendre soin de moi. De mes projets 2025.
Je pense qu’il y aura une période de sevrage mais qu’au final, je vais vraiment gagner en qualité de vie et ressentir plus de “moment présent”.Créer dans l’ombre, pas si facile pour moi, je m’imaginais déjà exposer au monde entier mes créations via mon compte Instagram perso.
C’est un petit sacrifice mais pour tellement de bénéfices.
Et je suis convaincue que j’arriverais à communiquer avec un réseau autrement.J’ai la sensation d’abandonner des personnes, ce genre de relations virtuelles, de “copines” de loin, qu’on suit sur Instagram, sans vraiment se connaitre, depuis des années, parce qu’on aiment nos univers respectifs. Il n’y en a pas tant que ça, 50 peut-être ? Il faudra les migrer sur mon Facebook ! Si j’en crée un.
J’ai aussi confiance en mon nouveau réseau préféré : le monde réel.
Les cartes de visite et le bouche à oreille.
Je ne m’inquiète pas pour le CA, c’était plus par fierté personnelle, de montrer ce que je fais à mes copines ^^ Ah l’égo !
Peut-être que la prochaine étape sera de vivre totalement pour moi même, sans attendre la moindre reconnaissance des gens que je connais :)Peut-être que je sortirais quelques vidéos Youtube un jour, des trucs travaillés et utiles (pro, graphisme, parentalité, santé, psychanalyse…), du partage en quête de like mais au moins cela sera quelque chose de profond, qui apporterait une réelle contribution.
M’aimer, me donner de la reconnaissance
Je parlais de mendier des miettes aux autres, mais si je me donnais un plat équilibré complet ?
Prendre cet espace, au lieu de scroller le matin et le soir, me faire une routine de soin physique ou mentale, faire des étirements, du stomach vacuum, des auto-massages, méditer, pratiquer le journaling de mes émotions, écrire mes gratitudes… Oui ! Cela semble tellement plus sain.As-tu d’autres idées de routine saines pour remplacer mon temps sur insta ?
PS : et ici ?
Pour l’instant écrire ici est thérapeutique, je ne mets pas cela dans le même panier que le scroll, le contenu ici sera forcément toujours plus profond qu’un post Insta. Je n’ai pas envie de me mettre de règle ou de pression par rapport à ici.
Pour l’instant c’est une “safe place” (comme l’était Insta a ses début d’ailleurs)
A suivre…VOILA, ET TOI ?
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